Tous les trois ans, Microsoft se fend d'un nouveau Windows. Une fois sur deux, c'est un échec critique et commercial.
Le ratage récent de Windows 8 dépasse d'ailleurs amplement les revers passés de Millenium et Vista. Ses menus sont tellement complexes que la majorité des consommateurs ont fait l'impasse sur cette version de Windows, espérant que Microsoft corrige sa copie.
Grand bien leur en a pris : le millésime 2015 efface toutes les erreurs de son prédécesseur. On retrouve avec plaisir les menus familiers des anciens Windows, enrichis d'outils modernes. Et comme Windows 10 est gratuit pour les ordinateurs récents, on pardonnerait presque à Microsoft sa sortie de route de 2012.
Le retour du menu
« Démarrer »
Des millions d'utilisateurs ont poussé un cri d'effroi en découvrant Windows 8, dont avait disparu le fameux menu « Démarrer » : « Mais où sont mes logiciels ? » Des millions de geeks ont dû les aider à les retrouver. Heureusement, avec l'arrivée de Windows 10, tout rentre dans l'ordre.
Au premier démarrage, l'ordinateur se réveille sur l'écran habituel de Windows. Les menus mutants de Windows 8 ont disparu. On retrouve le menu « Démarrer », si familier, qui redirige vers nos programmes favoris.
Mais ce menu évolue. Les logiciels sont désormais classés de A à Z, dans une liste tellement longue qu'on s'y perd. En outre, Microsoft a supprimé le lien direct vers les photos, la musique, les documents. Pour y accéder, il faut passer par l'explorateur de fichiers : c'est moins agréable.
Le fonctionnement en tuiles de Windows 8 n'a pas complètement disparu. Il s'est réfugié à droite du menu démarrer. Cette zone peut être vue comme un vaste panneau de publicité pour Microsoft, vantant ses nouveaux logiciels et ses services. Heureusement, à cet endroit de l'ordinateur, c'est beaucoup moins gênant. Cet espace peut même devenir utile car on peut le personnaliser : agrandir l'agenda, élargir la météo, supprimer la bourse par exemple. Toutes ces tuiles de couleur pointent vers les programmes de Windows, qui ont appris les bonnes manières. Lorsqu'on les ouvre, ils n'envahissent pas immédiatement la totalité de l'écran. Ils se contentent d'un petit espace, comme n'importe quel logiciel classique. Dociles, ils se laissent déplacer, agrandir, rétrécir. Du coup, on aurait presque envie de les essayer.
Le reste des menus de Windows est simplifié. Les paramètres sont regroupés dans un menu plus clair. Les alertes sont traitées comme sur smartphone : elles s'empilent dans une zone de notifications flanquée de réglages rapides. En somme, Windows 10 ne se montre pas plus compliqué que Windows 7, la dernière bonne version de Windows, datée de 2009. Windows 10 ne nous force pas à changer nos habitudes. Mais il serait dommage de bouder les nouveaux outils de Microsoft : certains sont utiles.
Beaucoup de bonnes
applications
Les applications issues de Windows 8 s'améliorent : elles sont plus riches et plus efficaces. Après une période d'adaptation, on finit même par les trouver particulièrement claires. Les professionnels appréciont beaucoup le calendrier qu'on peut synchroniser à son smartphone en passant par Google. Les joueurs seront ravis d'utiliser leur Xbox sans télévision : les images passent par le Wi-Fi, directement de la console à l'ordinateur.
Ces applications ont un atout caché : on peut les utiliser sur tablette. Elles sont conçues pour être pilotées indifféremment à la souris ou avec les doigts. Microsoft propose d'ailleurs un mode tablette qui facilite l'usage de Windows sur écran tactile. Les possesseurs d'ordinateurs hybrides PC+tablette seront ravis. Que deviennent les applications classiques ? Leurs performances sont quasiment inchangées. Les logiciels créatifs et les jeux tournent aussi vite qu'avant.
Je parle à mon PC !
C'est un véritable fantasme de science-fiction qui prend forme : on peut désormais parler à Windows. Il suffit de prononcer « Hey Cortana » puis de poser une question. L'assistant personnel de Windows répond avec une voix féminine.
Malheureusement, la réalité n'est pas à la hauteur du rêve. Lorsqu'on demande un service à Cortana, on est déçu neuf fois sur dix. Impossible de dicter un e-mail ou de prendre une note. Cortana sait faire trop peu de choses. Et Cortana comprend mal notre langue. Un humain peut employer des dizaines de formulations différentes pour poser une même question. Cortana n'en comprend qu'une partie : difficile de trouver la bonne. Petit à petit, on apprend à lancer des recherches internet, à prendre des rendez-vous, à programmer des alarmes. Mais Cortana deviendra-t-il pour autant un outil essentiel de Windows ? Ça n'est pas certain. Les smartphones intègrent des assistants vocaux depuis quatre ans. Selon des sondages anglais et américains, ils sont rarement utilisés au quotidien. A noter, si vous souhaitez essayer Cortana, il faudra l'activer.
Cortana a d'autres compétences. Il affiche un bilan d'information – actualités, météo, Bourse, gastronomie – et sélectionne des films pour nous. Mais les choix de Cortana ne sont pas particulièrement bien ciblés, ni particulièrement agréables à parcourir. Plus astucieux : on peut programmer des alertes géolocalisées comme « rappelle-moi d'acheter une baguette quand je passerais à côté du boulanger ». Ou des alertes sociales comme « la prochaine fois que j'envoie un texto à Pierre, rappelle-moi de le féliciter ». Pour que cela fonctionne, il faut installer Cortana sur son smarpthone. L'application Android est déjà disponible, la version iOS arrive bientôt.
La recherche trouve enfin
Lorsqu'on lance une recherche, les résultats arrivent à une vitesse surprenante, en moins d'une seconde. Le moteur de recherche est capable de corriger les erreurs de frappe. Lorsqu'on tape « Dupont » avec un « t », Windows réussit à dénicher le dossier « Dupond » avec un « d ». Le moteur de recherche de Windows 10 est simple à utiliser. On affine la recherche en choisissant un type de fichier : document, dossier, photo, vidéo, musique. On peut aussi rechercher un logiciel sur l'ordinateur, voire même un réglage. Seul regret : Windows ne fouille pas dans les e-mails. Les plus débrouillards utiliseront la recherche pour ouvrir leurs logiciels rapidement : il suffit de presser la touche Windows, de taper « Chrome », puis de presser « Entrée » : le navigateur Internet s'ouvre. Deux secondes chrono en main.
Jongler facilement avec les
fenêtres
Lorsqu'on ouvre plusieurs logiciels, tout devient moins clair. Comment retrouver mon navigateur sous cet empilement de logiciels ? Windows propose une astuce, similaire à ce qui se fait déjà sur les Mac : en pressant un bouton, on prend de l'altitude. Tous les logiciels apparaissent côte à côte. Il n'y a plus qu'à cliquer sur celui qu'on cherche.
D'ordinaire, afficher deux documents côte à côte est pénible. Avec Windows 10, cela devient simple. On attrape un logiciel, on le rapproche du bord : il envahit la moitié de l'écran. Windows affiche immédiatement une sélection de logiciels pour l'autre moitié : il n'y a plus qu'à choisir.
On peut aussi créer des bureaux virtuels, concocter deux ou trois écrans totalement différents, ce qui intéressera les débrouillards. Par exemple : un pour le travail, un pour les loisirs, un pour la création. Chaque écran a ses propres dossiers, ses propres logiciels, son propre fonds d'écran, etc.
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